Juin 2022
Attirée par la scène elle devient tour à tour comédienne et régisseuse de scène au Théâtre du Châtelet, à l’opéra Bastille, et dans les maisons d’opéras de Bruxelles, Madrid, Lyon, Paris, Vienne. Elle participe à de nombreuses créations collectives en tant que comédienne, et joue dans le long métrage Porte de Vincennes de Claude Chamis. Après avoir intégré la compagnie ETNA, elle met en scène son propre spectacle en 2019 : Drama Reinas, une adaptation musicale et burlesque des Noces de sang de G. Lorca.
Actuellement elle écrit son second spectacle : Le drame où poussent les roses, un spectacle court qui part de la Mujer, figure féminine de Lorca dans les Noces de sang, mère, maîtresse, ou mariée. Cette femme évoluera dans une forme immersive encerclée par un public tour à tour voyeur, empathique ou manipulé. Dans le voyage d’une femme fantasme qui se débat pour trouver sa voie vers l’émancipation.
« Reprendre possession de son corps et s’émanciper des interdits, des bonnes morales et des interdictions. La prostitution comme manière de vivre sa sexualité, librement. Donner du plaisir et trouver de la force et du pouvoir. Être au centre du miroir de la société. D’une société hypocrite et triste, alors que sur ses trottoirs, dans l’obscurité des bois ou derrière les rideaux tirés, dans l’intimité, sans être vu, on devient soi. Frustrés dans le désir, brisés dans nos rêves, on invente, on trouve des exutoires. On crée une vie de fantasme et l’idée qu’on puisse l’assouvir. L’orgasme. Ça vit au présent. Le consentement en est la force. La prostituée décide de donner son corps et s’émancipe à l’intérieur. L’écrivaine en prison leur rit au nez. Le désir est en nous réfréné et frustré, condamné et culpabilisant. Le contrôle chrétien a mis en cage la nature des Femmes et des Hommes par la honte. « Sa nudité est une armure et ses cuisses sont de l’or ». Ce moment où sur le pas de la porte ils passent de l’autre côté du miroir. Décident de tenter de relier les âmes humaines, les désespoirs et les tristesses, épancher leurs larmes et leurs colères dans des bras, la chaleur d’un corps et le plaisir d’un sexe. Le spectateur est acteur, puisque jouir par les yeux est l’instinct inné des humains ; Être ni mère ni sœur, ni fille ni épouse. Tenter le duel avec notre impuissance fondamentale dans la communion avec la vie et la mort. Tout part d’essayer une égalité homme et femmes. Mais seulement dans les ruelles. »
Laura Kettel, Sur Grisélédis Real – Belle de nuit –

