Jacques Siron, Catherine Glassey, Heidi Kailasvuori, Carmen Caldarea Bayenet.
« Qu’est-ce que la gravatologie ? Une science, un art ? N’allez pas chercher la définition dans le dictionnaire, vous ne trouverez pas ce mot. Il s’agit d’un pur néologisme créé par un groupe d’artistes qui fonde ses recherches sur la notion de « gravats », soit : une catégorie de déchets constitués de débris de petit calibre résultant de la démolition ou de la construction des bâtiments. Dans un sens plus large, ces artistes s’intéressent à toutes sortes de restes, déchets, reliquats, ruines, qu’ils soient de nature matérielle ou immatérielle. A partir de ce ces résidus, solides ou conceptuels, ils bâtissent un univers fictif peuplé de personnages, d’animaux, d’objets, de documents et de cailloux, pour échafauder progressivement une société – une civilisation ? – ayant vécu et vivant encore, hypothétiquement, dans une dimension parallèle (…) le projet gravatologique semble s’inscrire plus modestement dans le champ d’une nouvelle forme d’utopie que l’on pourrait qualifier d’utopie-interstitielle, cherchant à se glisser dans les plis et failles du quotidien, sur les pentes de l’absurde et du non-sens, pour mieux occuper des espaces laissés en friche, négligés ou délaissés. Les assemblages et installations des gravatologues recourent à tout un bric-à-brac d’objets récupérés qu’ils refaçonnent au gré de leur imagination débordante, tout en créant aussi des pièces originales selon les besoins et circonstances. Ces divers éléments sont ensuite introduits dans de petites scénographies, relevant de la saynète ou de la performance dada. » (FHB,12.10.18)


